2022 est déjà fini, 2023 est lancée. Pour la SAJ, des projets s’achèvent, d’autres commencent… un petit bilan de ces derniers mois.
Commission Contrats
Les médiations continuent et permettent de régler certains conflits. La relecture des contrats se poursuit également, tant à la demande d’auteurs que d’éditeurs, toujours dans un effort d’explication et de négociation. Celle-ci devrait être facilitée avec la publication du contrat-type qui est désormais achevé. Nous peaufinons désormais le document annexe sur les points de négociation afin de vous donner des repères et le point de vue de la SAJ concernant ces axes de négociation. Cela a pris un peu de retard car le temps des bénévoles de la SAJ n’est malheureusement pas extensible. Mais tout est en place pour une livraison en grande pompe à Cannes.
Commission Festival
La SAJ a, comme prévu, rencontré son homologue de la SAZ à Essen. Lors de ce rendez-vous, nous avons évoqué les similitudes et les différences de situation entre nos deux pays. La SAZ voit notamment des avancées législatives concernant le dépôt légal, mais ne possède pas nos interlocuteurs à l’échelle du secteur (pas d’équivalent de la UEJ, du GBL, du RCL, etc.) ce qui limite leurs actions. Ils nous ont également communiqué leurs documents de travail sur les contrats et la gestion des relations avec les éditeurs. Ces documents sont en cours de traduction/analyse/présentation pour être mis à profit de notre côté. Reiner Knizia a également organisé une conférence sur la reddition de comptes, sujet technique mais éminemment important. L’invitation trop tardive vers la SAJ et les auteurs et autrices en France n’a malheureusement pas permis d’avoir des participants de notre côté.
Toujours à Essen, nous avons poursuivi notre travail de recensement concernant la visibilisation des auteurs et autrices sur les PLV et autres kakemonos. À l’échelle mondiale, les chiffres sont encore plus déprimants que pour le marché français, puisqu’on arrive à 43 % de noms d’auteurs et d’autrices présents sur les kakemonos des éditeurs francophones (en prenant la définition la plus large possible) contre à peine 32 % pour les éditeurs étrangers. Ce constat n’a rien de réjouissant et nous poursuivrons ce recensement au prochain festival de Cannes, tout en accentuant nos messages à caractère préventif à l’intention de nos partenaires éditeurs pour qu’ils ne vous oublient pas dans leurs communications.
Au sujet de Cannes, nous vous engageons à inscrire dans vos agendas, au samedi 25 février à 9h30, l’Assemblée Générale de la SAJ, qui sera suivie à 11h30 par un moment convivial autour d’un verre. Venez nombreux et nombreuses ! Nous serons également présents aux soirées OFF pour répondre à vos questions et échanger avec vous. Enfin, nous participerons à une conférence sur l’impact de la marchandisation du jeu organisée par l’ALF le dimanche à 14h, en plus des réunions en interne avec les autres organisations professionnelles.
Commission Communication
Toujours à Cannes, nous lancerons officiellement un nouveau projet pour mettre en avant et en lumière les auteurs et autrices de jeux à travers une exposition photo. Un photographe sera présent pour réaliser clichés et portraits, afin de mettre en image notre métier. Détails à venir…
À Cannes sera également lancée la deuxième Consultation des auteurs et autrices de jeux de société. En 2018, la SAJ avait procédé à une 1ère consultation sur l’état du milieu et des pratiques concernant les auteurs et autrices. Il est grand temps de faire le point et d’évaluer le chemin parcouru. Nous comptons sur vous pour y participer massivement.
À une échelle plus modeste, la commission finalise également la transition du siège social de la SAJ vers une résidence permanente au célèbre CluBB de Boulogne-Billancourt (ex-CNJ), manière d’ancrer encore plus les auteurs dans un lieu qui les soutient depuis des décennies. Le site internet de la SAJ est également en cours de révision et d’amélioration pour faciliter la diffusion de l’information.
Commission Partenariat
Le Musée National de la Poste a contacté la SAJ afin d’intervenir dans le cadre de leur exposition « Jouez, Postez ». Cette intervention sera prise en charge par les auteurs et autrices de la LEAF, ce qui permettra à la SAJ de récolter une somme intéressante pour financer les autres projets. Un grand merci à tous les participants ! Cette intervention permettra évidemment de mettre en valeur notre savoir faire en tant qu’auteur/trice et de lutter contre notre invisibilisation.
Le service Culture de la région Normandie nous avait également contactés pour participer à une action culturelle d’envergure dans le cadre du jeu en prison. Vous pouvez trouver ici l’ensemble des actions qui ont été menées lors de ce projet particulièrement ambitieux :
Le retour d’expérience de Christophe Raimbault, auteur notamment de Colt Express, organisant des ateliers de création ludique en prison, est particulièrement riche et instructif :
https://www.facebook.com/raimbault.chris
Le travail avec nos partenaires du secteur (UEJ, GBL, RCL, ALF, Ruche…) se poursuit également concernant la création d’une base de données beaucoup plus fiable côté auteur/trice pour aboutir à une patrimonialisation de nos œuvres et une approche statistique facilitée ; mais ce projet a vu l’arrivée récente de problématiques encore plus larges, et il a été repris en main par la commission politique.
Commission Politique
La Commission Politique a été particulièrement active ces derniers mois, grâce notamment à l’effort commun mené avec nos partenaires.
Nous avons d’abord participé avec la UEJ au Hackathon de la Ligue des Auteurs Professionnels sur le sujet « qu’est-ce qu’un livre ? », sujet d’actualité pour le jeu de société qui penche franchement vers le livre avec la multiplication des rescrits fiscaux pour bénéficier de la TVA à 5,5 % du livre (voir ici la vidéo). Nous avons échangé pendant 2 jours avec des juristes et le directeur de la SOFIA (organisme de gestion collective du livre, équivalent de la SACEM pour la musique), accessoirement directeur juridique d’Hachette. Le document de retour est en cours d’élaboration par nos amis de la Ligue mais de nombreux éclaircissements ont été apportés pour le jeu par ces professionnels du Droit.
Cette rencontre a également permis d’organiser un travail de réflexion plus poussée sur le droit de prêt dans le jeu de société (non rémunéré à l’heure actuelle). Rendez-vous a été pris avec la SOFIA (qui s’en occupe pour le livre) à Paris, en janvier. Un premier entretien a lieu le 20 janvier et d’autres sont à venir. Ces échanges se font main dans la main avec les principaux concernés : UEJ, RCL et ALF. Un rendez-vous avec le CNL (Centre National du Livre) est également planifié pour travailler sur un rapprochement éventuel.
Dans le même sens, suite à une rencontre avec le directeur du Pass Culture, nous travaillons collectivement à la rédaction d’un dossier pour l’inclusion du jeu de société dans ce Pass Culture, qui sera remis au plus tôt au Conseil d’administration du Pass Culture où siège le ministère de la Culture, décideur sur le sujet.
Mais le sujet probablement le plus important de ces derniers mois a été le travail préparatoire au dépôt d’une proposition de loi concernant la reconnaissance du jeu de société et de ses auteurs et autrices. Faisant suite à nos contacts pris il y a quelques années, un député, Hadrien Clouet, est revenu vers nous pour faire avancer notre reconnaissance, en passant par l’Assemblée Nationale. Puisque le Ministère de la Culture fait sourde oreille à nos demandes depuis maintenant 3 ans, nous avons décidé d’agir de ce côté là, et de ne pas le faire dans notre coin, mais plutôt de profiter de l’opportunité pour impliquer le monde du jeu dans son ensemble. Plusieurs rendez-vous ont été ainsi menés avec le député en fin d’année dernière afin d’échanger sur nos revendications, puis de rédiger un texte préparatoire. Il a de son côté organisé un déjeuner de travail à l’Assemblée Nationale où ont pu se rendre tous les représentants des différents acteurs du milieu (ALF, RCL, GBL, CIL, UEJ, Ruche, SAJ). Nous avons pu présenter aux députés présents notre situation et nos revendications. À l’issue de cette rencontre, un groupe de travail parlementaire, incluant tous les groupes parlementaires de l’Assemblée (à l’exception du RN) a été mis en place avec une première réunion prévue pour janvier afin d’étudier cette proposition de loi. Cela ne préjuge de rien, mais l’aboutissement de nos revendications passe d’abord par notre « visibilisation » auprès des pouvoirs publics. Sur ce point, nous avons déjà réussi notre pari. Le temps politique étant ce qu’il est, nous allons suivre au plus près les avancées sur ce point et nous vous en tiendrons informés.
En parallèle, nous avons pu rencontrer la vice-présidente du Sénat afin de présenter nos revendications et permettre une synergie entre les différentes chambres législatives.
Pour finir, même si le travail est fini depuis de long mois, nous voyons enfin les fruits de celui-ci concernant l’URSSAF, puisque l’arrêté d’application du décret d’août 2020 a enfin été signé et publié au B.O. de janvier 2023 (!!!), ce qui signifie que les éditeurs peuvent dès à présent nous identifier comme « auteur et autrice de jeux » dans leurs déclarations de cotisations sociales (part patronale et précompte) auprès de l’URSSAF, et que nous pourrons nous déclarer en tant que tel.le.s dès la prochaine campagne de déclaration. C’est une première reconnaissance administrative que l’on espère rapidement rejointe par une reconnaissance politique et institutionnelle.
Commission Finances
La commission Finances a la lourde tâche de tenter d’équilibrer un budget modeste et particulièrement frugal en termes de recettes. L’argent récupéré par l’action au Musée de la Poste permettra de financer en partie d’autres projets comme l’exposition photo, ou la consultation. La multiplication des actions vis-à-vis des pouvoirs publics a également un coût (défraiements), de même que le recours à notre avocat pour étudier et valider notre contrat-type. Cependant, au même titre que le temps des bénévoles, nos ressources financières sont limitées et nous renouvelons notre appel aux dons, que vous pouvez effectuer si vous estimez que la SAJ porte vos intérêts.
Divers
La Société des Auteurs de Jeux a pour objet de défendre les intérêts des auteurs et autrices, et d’œuvrer à leur reconnaissance. Nous ne sommes toutefois qu’un maillon dans la chaîne et il est important de rappeler – et de relayer plus souvent – les actions de toutes les autres personnes œuvrant pour cette cause.
Ainsi, dernièrement, Bruno Cathala et Juan Rodríguez ont parlé de création de jeu dans des médias généralistes (Auteurs de jeux sur Europe 1, Bruno Cathala sur France 2 à partir de 2:48:00 et TF1Info, Juan Rodríguez sur France Info, Alain Balay sur FranceInter).
Christophe Raimbault a multiplié les ateliers créatifs en prison (cf. un peu plus haut ou ici).
Théo Rivière (avec Hervine aux pinceaux) a créé un jeu pour aider au financement de l’association AccessiJeux (lien vers l’explication de la démarche).